Un an et 365 photographies en fisheye !
Voici la dernière photographie, celle du 31 décembre 2015. En commençant le premier janvier dernier, avec le pari de publier une photo chaque jour, je n’imaginais pas arriver au bout de l’aventure. D’autant plus que ce sont des fish-eyes, c’est à dire des photos déformées par un objectif, l’œil de poisson.
En outre la diffusion quotidienne sur Instagram, favorise un format carré, ce que n’offrent pas toujours les appareils photos. Certaines de ces images ont été prises avec un Canon, muni d’une lentille Gloxy. Moyennement pratique de sortir tous les jours avec un appareil photo à la main… Les autres sont réalisées avec un iPhone 6 plus. Au début j’y ajoutais un objectif Ôlloclip qui m’obligeait à ôter la protection du téléphone. Mais ayant découvert un petit programme intitulé Fisheye Pro, gratuit de surcroit, je me suis empressé de l’utiliser.
Ayant la chance d’avoir un grand jardin, les jours où je n’avais pas envie de sortir (surtout pendant la canicule de l’été), je m’empressais de réaliser ma photographie dans le jardin, il y a toujours quelques fleurs séduisantes, ou dans la maison.
Sinon ce sont les promenades avec le chien à Vence, la Colle sur Loup, Antibes, Saint Jeannet, Carros, lieux paradisiaques qui vont fournir de nombreux sujets. A Nice également, mais moins souvent : il n’est pas toujours facile de redécouvrir sa ville de naissance. Et plus loin également, en Ligurie, à Vintimille, ou au Piémont, à Cuneo.
Le fisheye permet de voir les choses autrement : en effet on abandonne les vues panoramiques pour se concentrer sur les détails ; en temps normal on passe devant sans même les remarquer. Pourtant une sculpture peut permettre de voir les traces de l’artiste, une fleur vous fait découvrir un monde magique, l’eau qui coule vous entraine dans les fondements mêmes de la vie. Cette approche du détail et de la création fait penser à la phrase de Paul Valéry « Qui veut faire de grandes choses doit penser profondément aux détails. » Il ne devait pas rêver à la photographie, mais lorsque je regarde mes photos, immédiatement se créent dans ma tête le lieu, en grand, l’instant où elle a été prise et une flopée de souvenirs.
Il y a des jours où la vie pratique ne donne pas cet instant de recherche et de liberté. En une année, il y a même des journées noires où l’on souhaite que tout s’effondre. Le fait de devoir s’interrompre pour réaliser le fisheye va justement enchaîner les jours, et donc la vie. La photo du jour fait prendre conscience qu’il y en aura une autre le lendemain à réaliser, et l’on ne peut pas tout laisser tomber à cause de cela. J’exagère ? A peine ! Il m’est arrivé de me précipiter chez moi avant minuit pour que le fisheye du jour soit en ligne à la bonne date.
Il y a-t-il une donnée artistique ? Pour certaines c’est le cas, pour d’autres, non. Ce n’est pas important en fait ; l’intéressant c’est l’aventure de 365 jours en continu, le tracé de la vie d’une année vue par le regard d’un objectif déformant. Rien d’exceptionnel dans ces photographies, du passage sur terre ; une année du monde où les difficultés, les drames, les ennuis disparaissent subitement. Il y a pourtant une exception au mois de janvier, la couverture de Charlie Hebdo.
Où les trouver ? Avant tout sur Instagram, c’était leur destination première (https://www.instagram.com/ficanas/), puis sur le site créé à cette intention Fisheye-le-ficanas (http://fisheye-le-ficanas.blogspot.fr/). Mais aussi tous les jours sur Facebook, sur Pinterest, sur Google+.
Merci à tous ceux qui ont ajouté un petit cœur sur mes photos, merci à ceux qui en publient également tous les jours. Je vous incite à en faire autant ; vous verrez la vie différemment chaque jour car, comme disait Giono, « Les jours donnent des fruits et notre rôle est de les manger. »
Bonne année en images à tous.
Christian Gallo -© Le Ficanas ®